Stratégie de recherche d'emploi

Candidature spontanée en Suisse : LA méthode complète pour réussir

Découvrez comment réussir une candidature spontanée en Suisse grâce à une méthode claire, ciblée et efficace, fondée sur mon expérience de JobCoach.

Sandrine Durand-Clarini

Publié le

26.11.2025

La candidature spontanée reste l’un des sujets qui intrigue le plus les candidats que j’accompagne.

Beaucoup pensent encore qu’il s’agit d’une démarche hasardeuse, peu efficace, voire chronophage.

Pourtant, de par mon expérience de candidate (à une certaine époque déjà !), de recruteur, puis de JobCoach, je peux l’affirmer : la candidature spontanée est un vrai levier d’opportunités.

Elle ouvre des portes que les annonces ne montrent pas, évite la concurrence directe et valorise immédiatement votre capacité à prendre des initiatives.

Dans cet article, je vais vous partager ma méthode : comment comprendre l’intérêt réel de cette démarche, comment cibler les entreprises les plus pertinentes, comment rédiger une candidature spontanée qui capte l’attention, et comment suivre efficacement votre approche sans tomber dans la surcharge ou l’attente passive.

1 – Pourquoi la candidature spontanée fonctionne bien en Suisse

La Suisse est un marché de l’emploi atypique : stable, exigeant, mais aussi très porté sur l’initiative individuelle.

Les entreprises apprécient les candidats qui savent s’adresser à elles sans attendre une annonce. Cela reflète une posture proactive, très valorisée dans la culture professionnelle locale.

Quand je recommande à mes clients de postuler de manière spontanée, c’est pour plusieurs raisons concrètes :

·       éviter une concurrence souvent rude, surtout face aux candidatures locales

·       être ajouté dans les bases de données internes, un outil central pour de nombreuses entreprises suisses

·       montrer votre initiative, une qualité observée et recherchée

Postuler sans annonce, c’est vous proposer au recruteur avec un regard plus ouvert, moins cadré par une liste de critères rigides.

C’est aussi l’occasion de mettre en avant ce qui vous motive vraiment, pas seulement ce qui répond à des exigences écrites noir sur blanc.

2 – Pourquoi cette démarche fait peur… et pourquoi elle ne devrait pas

Si cette approche déroute autant, c’est principalement parce qu’elle donne l’impression d’une démarche trop “floue”, qu’elle force à se positionner précisément sur une fonction et qu’elle demande bien sûr une vraie préparation.

Mais en réalité, c’est exactement ce que les recruteurs apprécient : une démarche réfléchie, ciblée, argumentée.

Le problème n’est pas la candidature spontanée en soi, mais la façon dont elle est souvent réalisée : trop vague, trop générique…

Je vous rassure : une candidature spontanée bien construite, dans un contexte économique favorable, fonctionne.

Je le vois régulièrement dans mes accompagnements.

3 – Comment cibler les entreprises les plus pertinentes

Cibler une entreprise au hasard n’a jamais conduit à un emploi. C’est même l’erreur la plus fréquente : envoyer 50 candidatures génériques et espérer une réponse.

Or, la candidature spontanée n’est efficace que si elle repose sur une stratégie claire.

Pour cibler efficacement, il faut d’abord identifier ce qui fait sens pour vous.

Je parle ici de prendre le temps de se poser afin de réfléchir et d’identifier vos cibles :

·       L’objectif professionnel / votre positionnement : quel intitulé de fonction visez-vous ?

·       Les secteurs d’activité à privilégier : dans quels secteurs avez-vous une expérience probante susceptible d’intéresser l’entreprise convoitée ?

·       Le type d’entreprise : devez-vous cibler en priorité les PME, des start-ups, ou des grands groupes ?

·       La localisation : quels cantons ciblez-vous ?

·       La culture d’entreprise et les valeurs que vous recherchez

Postuler spontanément, c’est donc bien choisir les entreprises dans lesquelles vous pouvez réellement apporter une valeur ajoutée cohérente et significative.

4 – Identifier les entreprises en croissance

Dans une démarche de candidature spontanée en Suisse, il y a aussi des entreprises à privilégier.

Ainsi, l’entreprise « idéale » est donc plutôt celle qui :

·       évolue rapidement sur son marché

·       vit une transformation interne

·       ouvre un nouveau site ou renforce une équipe

·       investit dans un nouveau produit ou service

·       connaît un regain d’activité saisonnier

·       vient d’obtenir un financement

·       recrute régulièrement via son site carrière

Pour identifier cela, il suffit de suivre l’actualité économique. Ce n'est ni compliqué ni chronophage.

En Suisse, les informations clés sont souvent très visibles : communiqués de presse, publications sur LinkedIn, offres de recrutements récurrents sur la même famille de postes, projets de partenariat, nouvelles filiales, interviews de dirigeants, etc.

5 – Mon propre exemple, qui a changé ma carrière

Quand je suis sortie de mes études, j’ai fait comme beaucoup : répondre à plusieurs dizaines d’annonces, à l’époque pour des postes de chargée de recrutement.

Résultat : je n’avais jamais le bon diplôme, ni l’expérience dans le bon secteur d’activité et je recevais très peu de retours…

J’ai donc arrêté de postuler un moment. J’ai observé le marché.

Je me suis rendue compte que les entreprises IT recrutaient massivement. J’ai donc ciblé uniquement des entreprises d’ingénierie IT.

Après une dizaine de candidatures spontanées et trois entretiens, j’ai rapidement signé mon premier CDI.

C’est exactement ce que je conseille aujourd’hui : cibler, choisir, analyser, viser juste !

Ce que ce partage d’expérience vous apprend :

·       L’observation du marché est plus stratégique que le volume de candidatures

·       La candidature spontanée doit être préparée, pas improvisée

·       La valeur se crée dans le lien entre votre profil et les besoins futurs de l’entreprise

·       La persévérance paye, surtout quand elle est structurée

6 – Comment rédiger une candidature spontanée convaincante

Beaucoup pensent qu’une candidature spontanée est plus “souple”. Non.

Elle demande au contraire plus de précision et de structuration qu’une candidature sur annonce.

Parce que VOUS devez créer le besoin.

Pour susciter l’intérêt, vous devez y démontrer vos atouts différenciateurs tels que :

·       Votre multilinguisme (toujours très valorisé en Suisse)

·       Une expertise technique recherchée

·       Une certification récente

·       Une expérience sectorielle spécifique

·       Une double compétence (par exemple : RH dans le secteur IT, marketing + data, etc.)

Nous avons tous des éléments différenciateurs.

Si vous pensez ne pas en avoir, c’est simplement que vous ne les avez pas encore identifiés...

7 – Le mail de candidature spontanée : court, clair, structuré

Je recommande la candidature spontanée par email. Simple, rapide, lisible.

Le corps du mail peut parfaitement remplacer la lettre de motivation, à condition qu’il soit bien construit.

Voici les points essentiels :

=>  L’objet du mail doit être précis, clair, professionnel.

Par exemple : « Présentation de ma candidature pour un poste de Comptable senior »

Ou tout simplement : « Candidature spontanée – Spécialiste Supply Chain »

Évitez les objets imprécis du type : “Candidature” ou “Premier contact”.

=>  Ne pas envoyer votre mail à une adresse générique, sinon c’est réduire drastiquement vos chances d’être lu.

Prenez donc le temps d’identifier une personne précise : via LinkedIn, via le site de l’entreprise, via votre réseau, ou encore via des outils comme Hunter.io

Cette étape fait toute la différence. Elle montre que vous vous êtes réellement intéressé à l’entreprise.

=> Je conseille une structure simple en 3 ou 4 paragraphes :

·       Une introduction courte qui donne le contexte et exprime clairement votre objectif professionnel

·       Pourquoi vous contactez cette entreprise en particulier

·       Ce que vous pouvez apporter, de manière factuelle

·       Vos disponibilités et coordonnées

NB : Inclure un lien vers votre profil LinkedIn est un plus, - si et seulement s’il est à jour, complet et bien optimisé.

=> Quelques exemples pour vous aider :

« J’ai suivi votre actualité liée au lancement de votre nouvelle division X. »
« Votre développement sur le marché romand m’a particulièrement intéressé. »
« Votre récente levée de fonds laisse présager un renforcement d’équipe. »

Puis continuez avec des éléments précis :

En tant que…, j’ai développé…
J’ai acquis…
Je maîtrise…
J’ai mené…

Ce sont ces phrases simples, factuelles, qui rassurent et donnent envie au recruteur de vous rencontrer.

8 – Relancer avec tact et professionnalisme

Prévoyez de relancer fait la différence, 8 à 10 jours plus tard. Cela montre que vous êtes réellement motivé.

Pour cela, mettez en place un tableau de suivi qui répertorie notamment : le nom de l’entreprise, la personne contactée, la date d’envoi, la date prévue de relance, le retour reçu ou l’absence de retour.

Cela vous permet de garder une vision claire et d’éviter la dispersion.

Une relance efficace doit être courte, respectueuse, factuelle et orientée vers un échange, pas vers une demande de décision.

Relancer trop tôt donne une image de précipitation. Relancer trop tard diminue vos chances d’être rappelé.

Conclusion : la candidature spontanée est un levier puissant si elle est pensée stratégiquement

La candidature spontanée n’est pas un plan B. Ce n’est pas une démarche désespérée.

Au contraire, c’est une stratégie à utiliser systématiquement dans votre démarche de recherche d’emploi.

Elle ouvre de nouvelles portes, elle renforce votre positionnement, et elle vous permet d’anticiper des besoins qui n’ont pas encore été publiés.

En Suisse, cette posture proactive est particulièrement appréciée. Elle donne une image professionnelle solide, sérieuse, engagée. Et c’est exactement ce que recherchent les entreprises.

Si vous avez besoin que je vous aide à rédiger une candidature spontanée ciblée, à identifier vos entreprises prioritaires ou à structurer votre démarche, n’hésitez pas à me contacter !