Le marché de l’emploi Suisse

Comment construire un CV qui décroche des entretiens en Suisse romande ?

Votre CV est bien plus qu'une simple formalité : c'est votre passeport pour décrocher un entretien. Découvrez comment construire un CV stratégique, adapté au marché suisse, en éliminant les informations inutiles et en mettant en valeur ce qui fait réellement la différence.

Sandrine Durand-Clarini

Publié le

25.04.2025

Le CV reste aujourd’hui la porte d’entrée vers l’entretien.

Et pourtant, trop de candidats continuent de le remplir comme s’il s’agissait presque d’un formulaire administratif. Résultat ? Des informations inutiles, parfois même contre-productives, qui peuvent freiner une sélection… sans que le recruteur ait lu 1 seule ligne sur vos compétences.

Voici quelques repères essentiels pour bâtir un CV qui vous met vraiment en valeur, en particulier sur le marché suisse romand.

1) Ces éléments "classiques" qui peuvent vous desservir

Certains éléments figurent presque systématiquement sur les CV… alors qu’ils peuvent générer des biais ou des discriminations dès la première lecture. Je pense par exemple à :

• L’âge ou la date de naissance

• La nationalité

• La situation familiale

• L’adresse de résidence

• Et bien sûr, la photo (rien de plus subjectif qu’une photo…)

Autant d’informations non obligatoires et non pertinentes pour évaluer vos compétences.

Leur présence peut inconsciemment orienter la perception du recruteur, au détriment de ce qui compte vraiment : votre parcours, vos compétences clés, vos réalisations et votre potentiel pour le poste.

🎯 Conseil : En supprimant certains éléments, vous redonnez au recruteur une chance de se concentrer uniquement sur votre parcours. Le CV n’est pas un acte d’état civil, c’est votre carte de visite.

2) Ce que doit vraiment contenir un CV pour le marché suisse

Il est important de se rappeler qu’un CV n’a pas de valeur officielle. Il s’agit d’un document libre que vous adaptez selon votre stratégie de positionnement.

Les éléments indispensables :

• Votre prénom et nom

• Votre adresse email professionnelle (évitez les adresses fantaisistes)

• Votre numéro de téléphone (de préférence un numéro suisse ou un format international clair)

Le reste ? À considérer avec précaution.

➡️ Si vous êtes de nationalité suisse (ou disposez d’un permis valable en Suisse), mentionnez-le. Cela évite tout malentendu sur votre capacité à être employé sur le territoire.

En revanche, si vous pensez que certains éléments (âge, autre nationalité, résidence à l’étranger, etc.) peuvent constituer un frein… il est donc tout à fait légitime de ne pas les indiquer d’emblée.

3) Frontalier et suisse : jouez la carte stratégique

Une réalité que je constate souvent : des candidats franco-suisses, parfaitement éligibles pour travailler en Suisse… mais écartés parce que leur adresse postale est en France.

➡️ Dans ces cas-là, je conseille une astuce simple mais efficace :

• Ne pas indiquer l’adresse postale

• Utiliser une adresse email en .com ou .ch (mais pas en .fr)

• Privilégier un numéro de natel (= mobile suisse)

🎯 L’objectif ? Passer le premier filtre. Ce n’est pas mentir, c’est éviter de se tirer une balle dans le pied avec une information qui n’apporte rien à votre candidature.

4) Loisirs, engagements… prudence sur les détails

La rubrique "loisirs" peut enrichir un CV… ou le plomber. Tout dépend de ce que vous y mettez.

⚠️ À éviter :

• Les engagements religieux, politiques ou militants, sauf s’ils sont en lien direct avec le poste

• Les hobbies ultra-génériques : "lecture, cinéma, voyages" n'apportent aucune valeur ajoutée

À privilégier (si vous souhaitez inclure cette section) :

• Des activités qui traduisent des compétences transférables : gestion d’équipe, engagement, créativité, endurance…

• Des engagements bénévoles qui mettent en avant votre sens de l’initiative ou votre implication dans des projets concrets

Mais encore une fois, cette rubrique est optionnelle. Si elle n’apporte rien, on s’en passe.

5) Sélectionnez les informations utiles et éliminez le superflu

Un bon CV, c’est un tri intelligent. Il ne s’agit pas de tout dire, mais de mettre en lumière ce qui vous rend légitime et pertinent pour le poste visé.

Quelques principes clés :

• Les expériences de plus de 15 ans ? À synthétiser fortement, voire à retirer si elles ne sont plus du tout en lien avec votre projet actuel.

• Les rubriques "langues" ou "informatique" ? À ne garder que si elles sont pertinentes. Mentionner un niveau A2 en anglais ou une maîtrise basique d’un logiciel rarement utilisé peut vous desservir.

💬 Demandez-vous toujours : "Cette information m’aidera-t-elle vraiment à décrocher un entretien ?"
Si la réponse est non… elle n’a pas sa place.

En conclusion : un CV orienté impact

Un bon CV, c’est celui qui fait ressortir votre valeur ajoutée en un clin d'œil.
Ce n’est ni une autobiographie, ni un catalogue. C’est un outil de communication ciblé, qui doit convaincre rapidement.

📌 Misez donc sur :

• Vos réalisations concrètes

• Des résultats chiffrés ou mesurables

• Un format clair, lisible, sans fioritures

Et surtout, mettez en avant ce qui vous distingue des autres. Pas ce qui vous catégorise.

Besoin d’un regard extérieur sur votre CV pour le marché suisse ?
C’est justement mon métier : vous aider à rendre visible ce qui vous rend unique.