Stressé par un entretien en Suisse ? Découvrez mes conseils pratiques pour mieux vous préparer et convaincre les recruteurs tout en restant soi-même.
Avant chaque entretien d’embauche, le stress est là.
C’est humain, et je le constate très fréquemment à travers les candidats que j’accompagne. Et en Suisse, ce stress est accentué par des codes culturels parfois différents de ceux que vous avez connus ailleurs : la ponctualité rigoureuse, la modestie valorisée, le respect de la hiérarchie, et un style de communication direct mais toujours mesuré.
Dans cet article, je partage avec vous mon expérience d’experte du marché de l’emploi en Suisse romande.
Mon objectif : vous donner des clés concrètes et opérationnelles pour aborder vos entretiens plus sereinement et maximiser vos chances de décrocher le poste qui vous correspond.
Le stress survient souvent parce que nous plaçons beaucoup d’attentes dans l’entretien.
Nous voulons être à la hauteur, convaincre, éviter les erreurs. Mais ce stress est en réalité une énergie que nous pouvons transformer en concentration et en dynamisme.
Un léger trac vous permet de rester vigilant, d’avoir une parole plus vivante, de montrer que vous tenez à ce poste. Le problème n’est pas le stress lui-même, mais le stress mal géré qui lui, peut vous paralyser.
Pour le contrer, rien ne vaut une bonne préparation.
"Une des clés du succès est la confiance en soi. Une des clés de la confiance en soi est la préparation." (disait Arthur ASHE)
Je le répète souvent aux candidats que j’accompagne : si vous avez obtenu un entretien, c’est que vous êtes déjà légitime. Votre CV a retenu l’attention. Vous intéressez l’entreprise.
Le recruteur ne cherche donc pas à vous piéger, mais plutôt à vérifier que vous correspondez bien à l’image donnée par votre dossier.
Considérez avant tout cet échange comme une réunion exploratoire entre 2 partenaires potentiels.
L’entreprise analyse si vous pouvez répondre à ses besoins, et vous, vous vérifiez si l’entreprise correspond à vos valeurs, à vos attentes et à votre objectif professionnel.
Aussi, il convient de vous demander si le poste vacant est fait pour vous autant que vous êtes fait pour lui.
Osez poser vos questions pour évaluer la culture de l’entreprise. N’ayez pas peur de dire que vous souhaitez réfléchir.
Les recruteurs suisses attachent une grande importance à la sincérité, à la modestie et au professionnalisme. Chercher à se “vendre” de manière trop agressive peut vite être interprété comme de l’arrogance.
👉 Exemple :
Si on vous demande vos points faibles, évitez le cliché « Je suis trop perfectionniste ». Dites plutôt : « J’ai tendance à vouloir avancer vite, mais j’ai appris à prendre davantage de temps pour partager l’information avec mes collègues afin de ne pas créer de malentendus ».
Pour rester soi-même tout en étant professionnel, je vous conseille de :
· Soigner votre communication non verbale : poignée de main ferme mais pas écrasante, sourire, regard franc
· Adapter votre débit de parole : ni trop rapide, ni trop lent
· Éviter le jargon excessif en privilégiant un langage clair
👉 Exemple : Si l’on vous demande vos qualités, ne répondez pas de manière générique : « Je suis motivé, rigoureux et adaptable ».
Illustrez avec un exemple vécu : « Lors de ma dernière mission, j’ai dû m’intégrer rapidement à une équipe multiculturelle. J’ai pris le temps d’écouter, de comprendre les habitudes locales et nous avons réussi à livrer le projet dans le délai imparti ».
La culture professionnelle suisse valorise l’efficacité et les résultats mesurables.
Les recruteurs attendent des faits, pas des promesses. Il ne s’agit donc pas de se vendre, mais de démontrer, exemples à l’appui, vos compétences et réalisations.
Aussi, pour illustrer vos compétences, veillez à :
· Utiliser la méthode STAR (Situation, Tâche, Action, Résultat) pour répondre aux questions
· Vous appuyer sur des données chiffrées
· Montrer que vous êtes capable d’analyser une situation et d’agir
👉 Exemple :
Plutôt que de dire : « Je suis organisé et rigoureux », illustrez : « Dans mon précédent poste, j’ai mis en place un système de suivi des tâches sur Trello qui a permis à mon équipe de réduire les délais de livraison de 20 %. »
La motivation s’exprime par votre attitude, vos mots et vos actions.
On l’a déjà évoqué ci-dessus : une poignée de main ferme mais pas écrasante, un débit de parole posé, et un sourire naturel comptent souvent autant que vos mots.
De mon point de vue, cette motivation doit être pleinement intégrée (mais sans surjouer !!), non seulement dans votre communication verbale, mais aussi dans votre communication non verbale.
Avoir une tenue soignée et adaptée à la culture de l’entreprise va de soi.
Employer un langage positif et éviter les termes à connotation négative sont aussi des bonnes pratiques.
Voici également d’autres leviers pour faire valoir votre intérêt pour le poste vacant :
· Utiliser des verbes d’action (développer, coordonner, améliorer, optimiser)
· Glisser quelques termes helvétiques (postulation plutôt que candidature, délai de congé plutôt que préavis)
· Manifester de l’intérêt en posant des questions pertinentes
Un point que beaucoup de candidats oublient : écrire un mail de remerciement dans les 24 heures suivant l’entretien.
Un message simple et personnalisé montre votre professionnalisme et votre intérêt sincère, et envoie donc une nouvelle impression positive.
👉 Exemple des principaux éléments de votre email :
« Bonjour Madame X, merci pour l’entretien d’hier. J’ai beaucoup apprécié notre échange et j’ai désormais une vision claire des enjeux du poste. Je suis convaincu que mes compétences en (xxx) et ma connaissance du marché romand pourraient apporter une réelle valeur ajoutée à votre équipe. »
Un entretien réussi repose sur une préparation sérieuse.
Renseignez-vous sur l’entreprise, son actualité, ses clients, et préparez vos réponses aux questions classiques.
Préparez vos réponses, notamment :
· Entraînez-vous à raconter votre parcours en 3-4 minutes
· Préparez des exemples concrets de réussites et de difficultés surmontées
· Anticipez les questions classiques (motivation, points forts/faibles, gestion de conflits)
Préparez aussi vos propres questions, par exemple :
· « Quels sont les principaux défis que la personne recrutée devra relever ? »
· « Comment se déroule le processus de formation continue dans votre entreprise ? »
· « Quelles sont les prochaines étapes du process de recrutement ? »
👉 Mon astuce
Je recommande souvent aux candidats de se filmer. Cela permet de repérer des gestes parasites, des tics de langage, un débit de parole trop rapide, un ton monotone ou encore un manque de clarté dans le discours.
Beaucoup de candidats français sont surpris par certains codes du marché suisse qui ne sont pas tout à fait les mêmes de l’autre côté de la frontière. Comprendre ces différences culturelles permet d’éviter les faux pas.
En France, il est assez courant de mettre en avant son esprit critique, voire de questionner certaines décisions de son management. En Suisse, cela sera mal perçu. Ici, on attend plutôt de la loyauté et une certaine réserve lorsqu’il s’agit d’évoquer un supérieur hiérarchique.
Une erreur fréquente est donc de se plaindre d’un ancien manager, de ses conditions de travail ou d’un salaire jugé insuffisant.
Même si la question vous y invite, je conseille toujours de rester factuel et positif : mettre l’accent sur ce que vous avez appris de l’expérience plutôt que sur ce qui n’allait pas.
Les candidats français ont tendance à se “vendre” davantage, à insister sur leurs réussites personnelles.
En Suisse, la modestie est valorisée. Mettre en avant vos compétences reste nécessaire, mais toujours avec mesure.
Le “moi je” trop répété peut donner l’impression d’arrogance.
En Suisse, l’équilibre est donc très important : répondre précisément aux questions, mais aussi écouter attentivement.
Interrompre un recruteur ou donner l’impression d’un discours préparé sans interaction peut clairement jouer contre vous.
Certains mots ou expressions diffèrent : on parle de « postulation » plutôt que de « candidature », on dit « délai de congé » et non pas « préavis », septante et nonante remplacent soixante-dix et quatre-vingt-dix, etc.
Employer ces termes montre que vous vous êtes déjà adapté au contexte local.
Si arriver à l’heure en France est suffisant, en Suisse, arriver à l’heure, c’est déjà être en retard !
La ponctualité est un signe de respect incontournable en Suisse. Aussi je vous recommande d’arriver 10-12 minutes à l’avance.
Beaucoup de candidats vivent un entretien non concluant comme un échec personnel.
Pourtant, je considère qu’aucun entretien n’est jamais perdu. D’ailleurs, un retour négatif à la suite d’un entretien ne signifie pas d’emblée que vous avez été mauvais, mais souvent qu’un autre candidat répondait davantage au profil recherché.
De plus, chaque échange est une expérience précieuse pour progresser et mieux se préparer au suivant. Après un entretien qui n’a pas abouti, prenez systématiquement le temps de faire votre propre feedback en vous demandant:
· Quelles questions vous ont mis en difficulté ?
· Quels points auriez-vous pu mieux illustrer par des exemples concrets ?
· Votre langage corporel reflétait-il confiance et professionnalisme ?
En Suisse, il n’y a pas de souci à demander un retour au recruteur, même si ce n’est pas toujours garanti...
Formulez une demande simple et respectueuse : « Afin de progresser, pourriez-vous m’indiquer 1 ou 2 points que je pourrais améliorer pour mes futurs entretiens ? »
Même une réponse brève peut contenir une information précieuse.
Chaque entretien est aussi une rencontre professionnelle. Même si le poste ne se concrétise pas, la relation reste.
Ajoutez la personne sur LinkedIn, remerciez-la pour le temps accordé et gardez le lien.
J’ai déjà vu des candidats rappelés plusieurs semaines plus tard parce qu’ils avaient su laisser une bonne impression.
Le marché de l’emploi suisse est exigeant, mais il récompense la persévérance.
Chaque entretien est une marche supplémentaire vers votre objectif. En vous préparant et en capitalisant sur vos expériences, vous augmentez considérablement vos chances de réussite.
👉 Le conseil en plus : se faire accompagner par un Coach.
Beaucoup de candidats doutent d’eux, surtout lorsqu’ils arrivent sur le marché suisse.
Dans ce cas, se faire accompagner peut d’emblée être décisif. Un regard extérieur permet de travailler votre communication verbale et non verbale, d’identifier vos points forts et d’ajuster votre discours.
De mon côté, j’accompagne régulièrement des candidats dans cette démarche, et je constate à quel point une préparation ciblée et bienveillante peut transformer une posture.
Un entretien d’embauche réussi en Suisse repose sur 3 piliers : la préparation, l’authenticité et le pragmatisme.
Le stress, inévitable, peut être transformé en énergie positive si vous êtes prêt et aligné avec vos valeurs.
Et surtout, prenez du temps pour vous détendre avant l’entretien : une marche, une séance sportive ou de méditation valent mieux qu’une révision précipitée de dernière minute.
👉 Mon conseil ultime : préparez-vous sérieusement, mais restez vous-même.
C’est bien ce mélange d’authenticité et de professionnalisme qui fera la différence.
=> N'hésitez pas à me solliciter pour une séance de coaching entretien en visio (cf onglet "Prestations") :
https://www.leman-rh.com/entretien